2 juin 2014

Dear Maya


Mercredi, mon fil d'actualité instagram m'a annoncé la triste nouvelle. Tes mots, tes poèmes ont fleuri sur les réseaux sociaux. Les tristes trois lettres qu'on n'aimerait jamais écrire ont devancé ton nom: RIP Maya Angelou... Ça faisait si peu de temps que je te connaissais. Crois moi, je m'en suis mordue les doigts. Je me suis demandée quelle avait été ma vie de lecture jusqu'aujourd'hui si je ne connaissais pas ton oeuvre.

Il y a quelques mois, j'étais au plus bas. Je suis tombée sur "Phenomenal Woman", je l'ai fait lire à l'une de mes soeurs en disant "c'est ce que je veux être". Elle m'a un peu ri au nez, elle n'a pas compris mon engouement, "ce qui rend une femme belle, c'est son assurance... et alors?" Et alors, mon assurance, je l'avais perdue. J'avais jusque là eu la certitude d'être une fille brillante, je n'avais jamais envisagé de devoir compter sur la chance pour des questions d'ordre purement intellectuel. Oh Maya, combien de fois j'ai pleuré en espérant entendre les bons mots pour me remonter le moral? Combien de fois, j'ai enregistré des phrases toutes faites? Ton célèbre poème m'a rappelé à moi-même ce qui avait fait de moi la personne que j'avais été jusque là, de l'assurance.

Alors, j'ai continué à te lire. Tu as dit "Tu ne peux pas contrôler tous les événements qui t'arrivent mais tu peux choisir de ne pas être réduit à ça." J'en avais marre de ne vivre que pour mes problèmes et de voir tout mon entourage se comporter différemment par rapport à ce qui m'arrivait. Je n'étais pas mes problèmes même si j'avais fini par le croire. Tu as parlé du courage comme étant la plus grande des vertus. Je travaille chaque jour sur moi pour en faire preuve dans mes relations avec les autres et dans les choix de ma vie. Le courage de dire non, le courage de ne choisir que ce qui nous fait du bien, le courage d'affronter le regard des autres, le courage d'être soi.

Tu as soigné mes blessures d'amour-propre et tu m'as aidé à redéployer mes ailes. "Si je ne suis pas bonne pour moi-même, comment puis-je espérer que les autres soient bons avec moi?" J'ai défini mes priorités, j'ai contourné les voies que je n'arrivais pas à surmonter. J'ai été (et je le suis encore assez ces temps-ci) un peu égoïste, j'ai choisi d'apprendre à gérer seule, à être en paix avec moi-même plutôt que d'attendre le réconfort des autres.

J'avais trouvé une mamie au super bon conseil et déjà, tu pars. Tu as eu une vie tellement passionnante et excitante. Tu as été de tous les combats alors que tu en avais subi tant. Tu es restée élégante jusqu'au bout. Une femme consciente de sa féminité et consciente de la trace qu'elle voulait laisser sur le monde. A la fin, ils ne se souviennent que de comment tu les as fait se sentir et tu en as inspiré tant qu'on ne peut qu'être heureux que tu aies pu nous partager toute cette part de sagesse. Chez moi, on dit qu'un vieux qui meurt, c'est une bibliothèque qui brûle mais on ne pleure pas les vieux car ils vont se reposer.

Je lirais tes ouvrages à mes filles pour qu'elles soient conscientes de leur valeur. Je leur parlerais de ma mamie imaginaire et de ce qu'elle a fait pour moi pour que jamais elles n'oublient d'apprécier la vie.

Merci Maya!

“You may encounter many defeats, but you must not be defeated. In fact, it may be necessary to encounter the defeats, so you can know who you are, what you can rise from, how you can still come out of it.” 
― Maya Angelou

1 commentaire :

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