23 juin 2014

La vie sans cheveux


Ce week-end, le coiffeur s'est un peu beaucoup lâché sur ma coupe. J'avais déjà du mal avec la garçonne que j'assumais difficilement et que j'avais d'ailleurs vite fait de cacher sous des longues tresses. Mais m'étant décidée à continuer mon aventure courte, j'ai laissé le coiffeur me retirer le reste de ma meilleure ennemie: ma touffe. Si je ne suis pas encore vraiment à l'aise avec les cheveux courts (et que je prie déjà pour qu'ils poussent), avoir les cheveux courts est une expérience pleine de rebondissements.

J'étais assise dans le fauteuil du coiffeur et il n'arrêtait pas de ressortir les ciseaux. J'avais beau me plaindre gentiment, il me persuadait que c'était mieux de les couper plus courts. Il utilisait la phrase magique qui est à l'origine de ma coupe "il y a trop de volume." Alors, je l'ai laissé couper de plus en plus. Il m'a fait peur lorsqu'il a sorti la tondeuse pour soit disant me faire les contours pour au final, me faire cette raie que je déteste. Le mal était fait. Je n'avais plus de cheveux que sur le haut du crâne. J'ai envoyé un message au chéri "j'espère que tu vas encore m'aimer quand tu verras ma tête." J'étais paniquée, triste, déboussolée.

Je suis rentrée et je me suis précipitée vers ma trousse de maquillage. Je devais redevenir une fille. Je ne voyais pas trop d'autres solutions que de me peinturer la face. Déjà, avec les cheveux courts, j'avais l'impression de voir toutes les imperfections de mon visage. J'ai regretté de ne pas passer plus de temps à faire mes soins du visage anti-tâches comme mes sœurs. Je n'avais même plus la frange assez longue pour me couvrir.

C'était la fête de la musique et je devais rejoindre des copines. je ne me sentais pas très à l'aise avec cette nouvelle tête et j'appréhendais le regard extérieur. J'avais besoin de changement mais je ne sais pas si j'en avais besoin à ce point. J'ai été surprise quand mes copines m'ont dit "tu es chanceuse, les coupes courtes, ça ne va pas avec tout le monde". Bien sûr, elles m'ont charriée avec ma raie et ma coupe de chanteuse de zouk mais dans l'ensemble, elles étaient impressionnées. J'avoue, ça m'a rassurée. Quelque part, je me suis dit "Marie Simone, tu te ressembles encore."

En rentrant le soir, bizarrement, j'ai bien pris la peine de faire mes soins du visage. Comme quoi, ça aura servi à quelque chose. Je ne me suis pas trouvée si garçon que ça. Je me suis même trouvée jolie sans ma peinture de visage. J'avais comme l'impression de faire plus grande, plus mature. Peut-être que l'ancienne moi avait trop souvent voulu se cacher. Peut-être que c'est le moment de me révéler. 

Je ne sais pas si ça vous est déjà arrivé d'avoir l'impression d'être à un carrefour, de devoir faire les bons choix pour votre vie. C'est un peu comme ce moment où vous voyez tomber vos cheveux et que vous vous dites "on a atteint le point de non-retour". Faire fi des conventions, des faux sourires, des faux-semblants. Tu ne peux plus te cacher, tu n'as plus d'autres choix que de te révéler, d'éclore.

Loin d'être juste une question de féminité, c'est une question de personnalité. Tu dégages quelque chose de nouveau. Tu es différente. Et puis, tu as le choix d'être ce que tu veux. Garçonne jusqu'au bout? Sexyness assumé à la Amber Rose? Qu'est-ce que tu veux dégager? Qui est-ce que tu es? Tes cheveux ne parlent plus pour toi. 

Je compte laisser pousser mes cheveux tout l'été. Je les trouve beaucoup trop courts et puis j'aime bien mes tresses. Cependant, mon voyage dans le pays des filles (femmes?) aux cheveux courts risque de faire l'objet de plusieurs autres articles encore. J'espère que ce sera l'occasion d'enfin me trouver.

Et vous, les cheveux courts, vous en pensez quoi?

4 commentaires :

  1. Entièrement d'accord avec toi Marie-Simone, avoir les cheveux courts lorsque l'on a toujours eu cette habitude de les avoir longs que ces cheveux aient été les nôtres ou pas, c'est une nouvelle aventure, une redécouverte.

    J'adore cette sensation que je peux tout faire, tout mettre, tout me permettre.
    Je découvre une nouvelle moi loin de tout ce que l'on a voulu lui imposer, loin de tout ce qu'elle a voulu croire... Des choses nouvelles que tu peux désormais oser, arborer en toute simplicité et avec beaucoup plus de fierté.

    Ne fais pas attention à tes imperfections, l'essentiel n'est pas là. Tu t'es vue jolie, féminine et les cheveux n'avaient rien à voir là dedans.

    Profite bien, car cette période va probablement te manquer.

    Take Care

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  2. Y'a exactement 2 ans, je suis allée chez Sephora pour que la jolie conseillère me fasse être belle (en faisant accessoirement chauffer ma CB avec mes tous nouveaux produits). Le résultat était TOP ! Mais elle m'a dit que mes cheveux cassés/coupés n'importe comment, ça n'allait pas : direction le salon de ces messieurs pour me raser... Depuis je suis ce qu'ils appellent "nappy", mais j'avoue que j'étais fan de moi à l'époque "rasée", parce que je plaisais toujours (voir plus) comme ça. D'ailleurs ton article me donne envie de recouper :'( .

    Mais ce qu'il faut retenir c'est "I am not my hair" , et tant qu'on s'occupe de nos cheveux plutôt parce que ça nous plaît que par contrainte , c'est parfait.

    Si tu te trouves jolie, alors t'es jolie !

    Bon week-end :*

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  3. Noon j'y crois pas !!! t'as pas osé ?! Jeanne m'en avait parlé mais je croyais qu'lle parlais de la derniere fois que tu les avais coupé ! Oulàà Anyways ca te va bien comme toujours, et puis il y a toujours les tissages.

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