13 janv. 2014

Je fais du covoiturage



La crise aidant, des esprits bien pensants trouvent de plus en plus de moyen de nous faire économiser ces sous qu'on a pas et qu'on dépense allègrement. Il y a un mois, j'ai essayé pour la première fois le covoiturage. Le principe? Des conducteurs désireux d'avoir un peu de compagnie en voyage, se faire rembourser l'essence ou le péage ou alors juste soucieux d'aider les autres à payer moins cher, postent des annonces sur un site et monnaient des places dans leur voiture pour des trajets en France ou en Europe. Places beaucoup moins chères que celles du train. Ce qui m'a motivée. J'ai donc essayé le covoiturage.

Je me suis imaginée tout un tas de scénarios, le psychopathe qui prend des gens dans sa voiture pour les tuer, l'angoisse de la conversation à tenir pendant des heures, la peur de faire un accident avec des inconnus. Non, je ne suis pas folle, ça s'appelle de la gestion de risques, il faut tout envisager. Je partais donc avec des appréhensions, mon parfum à portée de main pour asperger les yeux du psychopathe au cas où, mon sourire du je-suis-polie-sans-plus pour que la conversation ne s'éternise pas et une grande prière au ciel pour que rien ne m'arrive. Je réserve, il fait payer en ligne. En fait, SNCF a racheté le site donc maintenant, ils se tapent des commissions. Non, on ne peut pas les fuir, on ne voyagera qu'avec eux. ;) Un monsieur de 42 ans, il a pas l'air trop vicieux sur sa photo, pas trop jeune pour vouloir faire ami-ami et pas trop vieux pour vouloir me raconter toute sa longue vie. A chaque étape, je reçois des mails et des messages du site. Le conducteur m'appelle pour un premier contact, sympa.
3h en voiture à parler de la reconversion de ce journaliste en boulanger. Je suis la seule passagère et Morphée ne m'attire pas dans ses bras donc on a d'autres choix que de parler. J'admire le parcours atypique et moi qui pensais jouer la muette me met à poser des tas de questions. Il me lance dans mon sujet favori: le Cameroun, je lui vends mon pays, la beauté des terres, de la culture et des femmes. On ne manque pas de s'inviter chacun, lui en Amérique du Sud où il compte installer sa future boulangerie et moi au Cameroun, chez moi. Je n'ai pas vu les 3 heures passées, ce n'est pas un psychopathe, c'est plutôt sympa de causer et il conduit prudemment. Dommage qu'au retour, j'ai été tellement vannée par la soirée que je venais de passer que j'ai dormi comme un loir sous les yeux perplexes du très mignon garçon à la jolie voiture qui me conduisait.

Pourquoi des semaines après, je parle du covoiturage? Et bah parce que j'ai fait un covoiturage ce week-end pour Lille avec un jeune homme (trop?) dynamique aux goûts musicaux ma foi très éclectiques. Je rentre, je vois la peluche qui tient un écriteau "front uni de gauche". Oui, j'avoue, je suis une grosse capitaliste. Lol. Je me met à prier qu'il ne lance pas une conversation politique, ça finirait mal. Le mec tente de faire la conversation avec son voisin à l'avant puis ma copine à l'arrière avec moi s'endort... Merde! Je dois causer. Et de quoi? De quenelle. Encore! Il nous fait découvrir les "chansons" de Didier Super (allez voir sur YouTube et comprenez mon embarras) et tout un tas de rockeurs indépendants. Il lance un concours pour reconnaitre des chansons. D'abord perplexe par rapport à ma capacité à reconnaître son type de musique, je suis agréablement surprise de retrouver des Brel, Hendrix et oh joie Asaf Avidan!!! Un trajet pour le moins marrant. Et c'est là que tu vois que Morphée me déteste... Au retour, on reprend le même conducteur, je suis persuadée de m'endormir après la nuit mouvementée que j'ai passée. Que nenni! Morphée, tu ne m'aimes pas. Pourquoi quand c'était le mignon tu m'as endormie? Tchiups.

Bref, je fais du covoiturage.

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