Manger gabonais

Depuis que je vis sur Rouen, la moitié de mes copines sont gabonaises. Des gabonaises qui ne m'avaient jamais fait goûter le nourriture de chez elles (à part ma très chère G.). Samedi dernier, la maman de E. est venue à Rouen et a réparé toute cette injustice culinaire.

Le Gabon étant très proche de mon pays, le Cameroun, les plats ont relativement la même base. On les accompagne de manioc, de bananes plantains et de riz.

Au menu, nous avions des feuilles de manioc, des morceaux de porc qu'ils appellent cotis ou kotis, du porc-épic en sauce (ne jugez pas, il paraît que c'est bon), des aubergines aux crevettes et du poisson salé. J'ai tout goûté (sauf le porc-épic). 

Les feuilles de manioc sont un mets salé gras, très gras. Des similitudes avec l'okok du cameroun. Ceux qui aiment l'okok aimeront sûrement. Des légumes hachés cuits dans BEAUCOUP d'huile. Je connaissais les légumes sucrés mais pas salés. Honnêtement, je passe mon tour.

Les kotis, c'est juste de la viande de porc grillée mais je ne sais pas pourquoi les grillades à l'africaine ont toujours plus de goût. Est-ce le fumet du bois? Les épices? En tout cas, c'était parfait.

Ma première expérience avec les aubergines n'avait pas été concluante. J'ai du mal avec la nourriture où il n'y a rien de solide: les obstacles comme dirait mon père.Des aubergines coupées trop finement, du poisson émietté, ce n'est pas mon trip. Les aubergines de la maman de E. étaient meilleures, plus de goût et plus d'obstacles puisqu'elle y a mis des crevettes.

Le poisson salé = légumes, poisson salé. Bon, sain.

J'ai une certaine aversion pour la viande de brousse, je n'ai donc pas osé goûter le porc-épic mais vu la vitesse à laquelle l'assiette s'est vidée, ça ne peut qu'être bon. J'ai entre autres appris que le pangolin serait la meilleure viande du monde.

Il ne me reste plus que le nyembouè dont j'ai tant entendu parler à goûter.

Je me suis rendue compte qu'on rencontrait très peu souvent la nourriture gabonaise dans les restaurants africains. Les discussions avec la maman de E ont accentué mon sentiment sur les gabonais; ils sont très tournés vers eux-même. Ils n'exportent pas assez leur culture, leur travail. Après, je peux me tromper donc je n'attends que des contre-exemples.