5 juin 2015

Les maîtres de la sculpture ivoirienne


Lorsque je suis allée au Musée des Beaux-Arts de Rouen, je me demandais un peu quelle était la place de l'art dans la culture africaine. On a très peu de galeries sur le continent et peu de gens s'y intéressent. Lorsque j'ai vu l'affichage de l'exposition sur la sculpture ivoirienne au Musée du Quai Branly, j'ai sauté dessus. C'était une occasion de découvrir un art différent.






L'exposition couvre différents peuples et époques. On découvre en entrant les Dan qui sculptent des visages grossiers, leur image de la beauté. Ils prennent en compté tous les détails, les gros nez, les lèvres pulpeuses. Des perles sont parfois utilisées pour représenter les cheveux. On est contents de voir que certains sculpteurs sont nommés et non pas seulement cantonnés à un nom de peuple. Il y avait des spécialistes comme Dyeponyo qui s'étaient rendues célèbres dans toute leur région pour leur art. 

Au fur et à mesure qu'on avance, on voit l'influence de l'arrivée des étrangers. On ne se représente plus seulement soi. On représente l'autre qui est étrange avec son chapeau de colon, son ombrelle et son arme à feu. La collection des Baoulés représente beaucoup de ces étrangers. On utilise même des mèches naturelles pour représenter leurs barbes.



Chez les Gouro, Sabou di Boti introduit la couleur. On découvre des masques verts, rouges ou jaunes. Les traits sont plus fins. Certains masques sont surmontés de cornes ou de mini-statuettes de chefs en habits traditionnels.

Le maître des Nnono impressionne par les détails de ses masques Gou avec leurs chignons de nattes.

Plus on avance dans l'exposition et donc dans le temps, plus on découvre une envie de faire des sculptures non plus seulement pour les cérémonies et le commerce mais aussi pour raconter des histoires, décrire ce que l'on vit, les changements de notre environnement.

La salle dédiée à l'art contemporain est remplie de sculptures faisant passer à l'île de Pâques de même que des représentations de la vie quotidienne. C'est soit très abstrait, soit très détaillé. Les femmes et leurs pagnes colorés. Les teints mieux colorés, sûrement plus à l'aide de feuilles.




Mon premier regret, c'est de ne pas avoir pris de notes. En visitant les musées, je me rends compte que j'absorbe énormément d'informations en même temps et que pour toutes les assimiler et éventuellement vous en parler ici, il faut que je note les noms, les dates, les époques, les contextes. Mon second regret, c'est d'y être allée trop tard et de ne pas avoir pu visiter toutes les salles avant la fermeture (18h30). Mon dernier regret, c'est d'avoir remarqué que pratiquement toutes les œuvres venaient de collections d'anthropologues. Ce qui confirme mes précédentes impressions, ce sont les autres qui s'intéressent à l'histoire africaine et qui la racontent. C'est beau de vouloir construire un futur brillant de l'Afrique mais il faudrait que l'on pense à garder des traces, créer des choses qui dureront, écrire leurs/nos histoires pour que ceux qui nous suivent sortent de la victimisation et soient fiers de leur patrimoine.



L'exposition continue jusqu'au 26 Juillet au musée du Quai Branly et le premier dimanche du mois, c'est gratuit. Profitez-en.

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