19 nov. 2017

Le retour



How it feels to be at my parent's home


C’était planifié. C’était pensé. On s’était dits bientôt peut-être. C’est arrivé plus vite que prévu. Déterminés mais de manière quelque peu précipitée, nous sommes rentrés. Bébé sous Le Bras, nous sommes revenus au Cameroun pleins de rêve et d’inquiétude.



Je n’ai eu de cesse de me dire que ce serait mieux pour la petite pour qu’on soit moins fusionnelles. Si le sevrage n’est toujours pas effectif à presque 8 mois, je la vois grandir et s’épanouir. Elle sait applaudir, faire des coucous, tente de répéter des mots. Ça n’a pas été la révolution, moi ayant énormément de temps pour moi et elle vivant sa vie. Contrairement à l’idée que j’avais de la vie en famille -Je ne sais pas pourquoi d’ailleurs-, Je n’ai pas une horde de personnes à mon service s’occupant de ma fille. Mes parents, beaux-parents, sœurs et belle-sœur ne peuvent m’offrir que leur temps libre après l’école ou le boulot.



J’avais peur pour nous. Certes, il avait sauté le pas et fait sa demande alors même que nous disions au revoir à nos amis. Certes, je n’ai jamais eu aucun doute sur notre amour mais à ce qu’il parait « le pays change les hommes ». J’avais peur de ne plus le reconnaître, de le voir tout abandonner et de devoir poursuivre l’aventure seule avec la petite. Je parle peut-être trop tôt, sa crise n’est peut-être pas encore arrivée mais jusque là, je suis fière de lui, de sa bataille pour nous.



L’autre question épineuse était celle du travail. Il était question de remettre le pied à l’étriller même si je dois t’avouer que rien ne me faisait vraiment envie. Je savais que bien que les promesses soient nombreuses, le résultat ne serait pas instantané. Il faut cultiver la patience même pour les choses les plus compliquées. Je ne suis pas prête à entreprendre alors même que j’ai encore ma propre vie à construire. Une chose à la fois. J’attends de travailler peut-être pas impatiemment mais anxieusement tout en sachant que c’est un point obligatoire à passer avant de me lancer dans une activité personnelle qui me ravira plus.



Il paraît qu’ici la vie est meilleure. Elle est moins stressante mais meilleure, je ne sais pas. Je ne fais plus la cuisine, le ménage et les machines mais je mange moins de fromages (notre aliment de base) et grignote moins. Je fais la lessive de la petite à la main - qu’est-ce qu’elle se salit!!?! - trop soucieuse pour la confier à quelqu’un. Je perds du poids que je j’avais pas prévu de perdre. Je n’ai plus le stress des transports puisque je prends des taxis ou des voitures qui me prennent et me ramènent devant chez moi. Par contre, je suis plus confrontée à la souffrance et la misère. A l’hôpital, devant le supermarché, partout, je ressens l’importance de mes privilèges.



Bientôt nous serons installés ensemble de nouveau et débutera la vraie aventure dans une autre ville du pays que je ne connais pas. Alors même que je tentais maladroitement de renouer avec mes amies en France, je me relance dans le vide avec ce départ. Certains m’ont trouvée « stupide » de faire certains choix mais s’ils savaient les tenants et aboutissants, ils penseraient autrement. Voilà, ça y est. Après le bébé, encore une nouvelle phase de la vie. Ça passe ou ça casse mais on prie que tout aille bien.

1 commentaire :

  1. coucou Maysi ,
    Pas toujours évident de quitter de son confort pour un autre .
    Je ne peux que te dire courage pour cette nouvelle aventure qui commence, tout en espérant de croiser un de ces quatre!
    Bisous

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