6 nov. 2015

L'ignorance, ce n'est pas la même chose que le mal



J'ai commencé à lire Tokyo de Mo Hayder un peu sans conviction. Ça m'a d'ailleurs pris deux mois pour terminer la première moitié du livre. Conseillé et prêté par le chéri, ce n'est pas exactement le type de livre que je lis habituellement. C'est un thriller, un thriller empreint de suspense, c'est aussi un peu un livre historique. Après l'avoir terminé, je dirais que c'est un livre qui cache bien son mystère.




Au delà de l'histoire principale - qui selon moi ne devient vraiment intéressante qu'à la moitié du livre -, il y a une histoire humaine. C'est la poursuite d'un rêve pour une jeune américaine que tout le monde croit folle et pour un vieux chinois qui a perdu tout ce qui lui était cher. Pendant que la jeune américaine apprend la vie, loin de son cocon naturel où elle a été surprotégée, le vieux chinois espère atteindre son but après une vie bien (trop?) remplie.

"L'ignorance, ce n'est pas la même chose que le mal."
C'est assurément la leçon principale de ce livre. A force d'être surprotégée et maintenue loin de tout mal, la jeune américaine ne s'est pas assez frottée à la vie. Le fait qu'elle ignore ce qui est mauvais et le fasse fait-il d'elle une mauvaise personne? L'enfer est pavée de bonnes intentions, dit-on. 

"On a beau être aussi brave, aussi vaillant qu’on puisse l’être, on a beau se dire qu’on est invulnérable, qu’on sait ce qui nous attend, on s’imagine que ça ne sera jamais trop grave, qu’il y aura un avertissement avant que les choses aillent trop loin, une musique off, peut-être, comme dans les films. Mais il me semble que ce n’est pas comme ça qu’arrivent les désastres. Les désastres sont les grands maîtres de l’embuscade : ils savent nous tomber sur le dos quand on regarde ailleurs"

Vivre chaque instant pleinement, chercher la connaissance, poursuivre ses rêves. Tokyo raconte une partie horrible de l'histoire du Japon et de la Chine, un massacre que peu de gens auraient pu prévoir et qu'encore moins ne veulent accepter et garder en souvenir aujourd'hui. 

C'est un livre lent à démarrer mais qui au fil des pages capte l'attention parce qu'on veut savoir pourquoi, comment et puis on n'arrive pas à imaginer la fin. Mo Hayder que j'ai découverte grâce à ce livre, est la reine anglaise des romans du genre. Elle reconnaît avoir une certaine passion pour le morbide. Ayant vécu à Tokyo, elle nous décrit la ville et les événements comme si on y était. A sa sortie en 2006, le livre Tokyo a reçu le prix Elle du meilleur roman policier.

Aucun commentaire :

Enregistrer un commentaire

Dites moi tout. Qu'avez-vous pensé de cette may-sitation?