26 oct. 2018

Le haut de la vague





Comme souvent, quand ça va bien, je t'ai abandonné. J'écris mieux quand je suis mélancolique. La tristesse et la colère nourrissent mes plus beaux textes. Alors, quand ça va mieux, je pars d'ici et tu t'inquiètes parce que mon dernier message était alarmant, parce que j'étais à bout.

10 juil. 2018

Plus mère que femme






Récemment lors d’une conversation de groupe de Inspire Afrika, l’une des cofondatrices a appelé, l’host des inspir’talks « la maman de X ». Une appellation banale puisque moi même je suis très souvent appelée « la maman d’Iman ». Cependant, Laure, l’host, lui a rétorqué qu’elle souhaitait être appelée par son nom parce qu’on était déjà tellement de choses « la femme de », « la fille de » et qu’elle ne voulait pas être définie par les autres. Je me souviens avoir applaudi intérieurement mais n’avoir pas osé l’écrire sur le groupe laissant ainsi la conversation voguer vers d’autres horizons.

4 juil. 2018

Fatiguée






Ça devient de plus en plus dur de panser les blessures, de se lever et d’avancer. Je suis fatiguée. Psychologiquement. Physiquement. Je suis fatiguée. Je suis fatiguée des batailles perdues. Je ne sais pas si je peux aller au bout de la guerre. Je suis fatiguée de rêver. Je ne veux plus rêver. Mon ambition s’est perdue et je ne suis plus qu’une ombre qui suit le vent.

Je suis fatiguée. Ils me regardent tous et me disent que le combat continue. Ont-ils seulement une seule idée de la force qu’il faut pour recoller un vase trop souvent cassé? Je suis fatiguée. Fatiguée d’espérer des choses qui n’arrivent pas. A bout de souffle. A bout de force. Je ne comprend pas.

Je suis fatiguée de tout donner. Je suis fatiguée de ne plus croire en moi. Je vis. Je souris. Je suis en sursis. Au moindre encart, la rivière de larmes coule. Je me cache pour pleurer. Je me cache pour avoir mal. Je suis fatiguée... de toi, de nous, de vous. 

Ça devient de plus en plus dur d’espérer... et même si je me nourris de l’amour des autres. Mon amour pour moi diminue. Il me répète de ne pas me dévaluer mais vois-tu, les blessures guérissent de moins en moins bien et vite.

Je suis fatiguée. Physiquement. Psychologiquement. Je suis fatiguée.

9 juin 2018

On s'était dit "rendez-vous dans 10 ans"



Vous avez le droit de lire cet article en chantonnant avec la voix de Patrick Bruel. Si vous ne 
connaissez pas la chanson, Google est votre ami. 



En réalité, l’article ne parle pas de Patrick Bruel. J’entends d’ici votre ouf de soulagement. Je me suis rendue compte il y a quelques jours alors que les élèves camerounais composaient pour le baccalauréat que le mien fête cette année ses dix ans. Rien qu’à l’écrire, ça me parait énorme. 

22 mai 2018

La bonne personne





Parfois, je me promets de ne plus tendre la main, de ne plus prendre de nouvelles, de ne plus réconforter. Une voix (celle du binôme) me rappelle qu’un jour, j’ai été celle qui n’écrit pas, ne répond pas, ne retourne pas les attentions. Je me rappelle alors que j’ai eu besoin de gens qui n’abandonnaient pas, qui étaient bons même quand j’étais détestable.

18 avr. 2018

C'est le corps de qui?



credit: Guy Kouekam


Ça fait deux, peut-être trois semaines que je tente d’écrire cet article. J’introduis, je commence et j’arrête tellement les idées se bousculent dans ma tête. Je me dis que je ne vous apprends rien et que de toute façon vous vous en foutez mais au point où on en est... le déclic de cette écriture a été le moment où j’ai du présenter des petits boutons suspects sur ma poitrine à la pharmacienne en lui expliquant que j’avais utilisé une lotion (achetée en supermarché) pour raffermir les seins.

Les moments de honte, j’en ai connu beaucoup. Bien que ce sentiment soit l’un de ceux que j’exècre le plus et qui m’atteint même quand c’est chez les autres, la honte est une vieille amie. On ne se fait malheureusement jamais à sa présence. Il se trouve qu’au final, les petits boutons suspects étaient juste des boutons de chaleur mais le regard de la pharmacienne et son avis non sollicité sur l’utilisation de cette lotion m’a plongée dans un état profond de honte. 


22 mars 2018

Femme au foyer





Depuis un moment, l’idée me caresse et même un peu plus, je dois l’avouer, de devenir femme au foyer. Passer mes journées à m’occuper de ma famille, garder une petite activité intellectuelle ci et là mais être à temps plein aux services de ceux que j’aime.

12 mars 2018

Oh! Misère!



Douala vu d'en haut, Février 2018


“On est très souvent confrontés à la misère ici. » Je répète inlassablement cette phrase lorsqu’on me demande mes impressions sur ma vie ici. Chaque jour, je me rends compte que je suis privilégiée, moins que d’autres, mais je suis privilégiée. Je me permets encore de rêver que demain sera meilleur quand d’autres (la plupart?) se baladent le regard hagard l’air d’avoir abandonner au sort tout espoir de voir des jours meilleurs.