Le haut de la vague

Comme souvent, quand ça va bien, je t'ai abandonné. J'écris mieux quand je suis mélancolique. La tristesse et la colère nourrissent mes plus beaux textes. Alors, quand ça va mieux, je pars d'ici et tu t'inquiètes parce que mon dernier message était alarmant, parce que j'étais à bout.

J'ai pris du temps pour moi. J'ai repris des kilos. Je me suis fait des gommages, des jolies coiffures, j'ai ri, je suis sortie. Après mon dernier article, j'ai envoyé la mini humaine deux semaines chez mes parents, deux semaines à être juste moi, à lâcher prise, à ne pas avoir à m'occuper d'une autre personne. J'ai participé à un événement durant lequel j'ai raconté ma vie comme d'habitude. Peut-être quelqu'un ici passera et se dira-t-il, que ce qu'il vit est passager. Tout est passager. Le bon comme le mauvais.

Alors, je m'apprêtais à titrer cet article "ça va mieux" pour que tu saches que je ne suis pas dans une chambre entrain de pleurer de tout mon soul mais "le haut de la vague" me semble plus indiqué. Je sais que comme chaque chose, cette période pourrait être passagère et que le creux de la vague n'est jamais loin mais comme un meilleur surfeur, je profite de cette grosse vague, je fais mes meilleures figures au sommet. Il me restera toujours les souvenirs et l'adrénaline quand je serai redescendue.

Tout ne s'est pas arrangé d'un coup de baguette. Nous ne sommes toujours pas bien installés mais les choses avancent. Nous mettons petit à petit les bases de notre vie ici. Oui, un an plus tard, nous en sommes encore à mettre les bases. On s'était donné deux ans, nous sommes encore en plein dedans. On avance lentement mais sûrement. Je ne compte pas le nombre de fois où j'ai souhaité repartir, rentrer en France mais on est toujours là. J'ai un boulot que j'aime même si je ne sais pas si j'y resterai (ça, on en reparlera), un chéri et un enfant adorables et quand c'est dur, je les regarde et j'ai une raison d'avancer.

Je suis sur le haut de la vague et même si ça ne dure pas, c'est arrivé. Et tu sais, cher blog, je ne veux pas être ta copine qui ne vient que pour parler de ses problèmes. Je me devais de te dire que ça va en ce moment. Et que si tu passes par là, si tu as du mal avec la vie, prends une pause, occupe-toi de toi et ça ira.