On mettait les chaussures de maman, on empruntait ses bijoux et son maquillage. On utilisait la télécommande comme téléphone. On parlait fort, on discutait de "choses de grand" avec des personnes imaginaires. On mettait des boutons et du papier dans ce qu'on improvisait comme porte-monnaie et on s'imaginait avoir de l'argent. On changeait la poupée bébé et on avait les enfants les enfants les plus sages du monde. On se demandait ce que papa et maman faisaient toute la journée devant des papiers et des ordinateurs au bureau et on trouvait ça bien ennuyeux....
C'était un jeu hier encore. Être adulte, c'était si loin. On rêvait d'en être. On voulait être indépendant, acheter toutes les bonnes choses qu'on voulait quand on voulait. On voulait choisir nos activités. On voulait aller voir nos amis tout le temps et même dormir chez eux sans demander aux parents. On rêvait de pouvoir se faire belle comme maman. Papa était l'homme idéal et quelque part, dans nos jeux, on s'imaginait toujours avoir un mari comme lui. C'était un jeu.
On aura beau essayer de faire semblant, se plaindre de nos âges avançant à chaque anniversaire, tenter de vivre à fond pour "profiter de la jeunesse", nous devons nous rendre à l'évidence, nous sommes des adultes. C'est moins drôle que ce qu'on avait imaginé. Nos grand-parents vont se reposer de l'autre côté. Des amis perdent leurs parents. Nous n'y avions pas pensé; devenir adultes, c'est donner la place de vieux aux "anciens" adultes. Les mariages et les bébés se multiplient. Les bébés, ce n'est pas aussi calme que les poupées. Ça pleure, ça crie et ça demande beaucoup plus de temps qu'une heure ou deux de jeu par jour. Les mariages, ce n'est pas juste le bonheur. C'est du travail, des problèmes, des compromis. D'ailleurs, celui de maman et papa n'est pas aussi parfait qu'on le pensait. Eux non plus ne sont pas parfaits. Ça a été dur à admettre mais ce sont des gens normaux, des adultes comme les autres qui font des erreurs.
Ce n'est vraiment plus un jeu. Être devant son ordinateur et ses dossiers toute la journée, ça occupe, ça occupe même beaucoup. C'est dur. On comprend pourquoi papa et maman rentraient tard. Et puis, il ne suffit pas d'écrire des chiffres avec plein de zéros sur du papier. L'argent, il faut le gagner et puis il faut trouver le moyen d'en garder pour acheter les choses que les "anciens adultes" nous refusaient. Les amis, ce n'est pas forcément ceux qu'on pensait garder pour la vie et quand bien même on en a, le temps et la distance nous empêche de passer tout le temps qu'on s'imaginait passer ensemble.
C'est sûrement "dur dur d'être un bébé" #jordyvoice mais ça l'est aussi d'être adulte. Avouez quand même qu'on ne se verrait pas revenir en arrière, que c'est dur quand on ne maîtrise pas les choses, qu'on ne gagne pas d'argent... On redeviendra sûrement comme ça quand on sera vieux.
C'est dur d'être un bébé, dur d'être un adulte, dur d'être vieux. C'est dur de vivre. Autant profiter à fond des bons moments.
"C'est dur de vivre", je m'en rend compte aussi . Parfois même on en arrive à ce dire dire qu'on aurait voulu ne pas connaitre la vie , la vraie. Rester enfant, sans soucis, sans avoir à cogiter ne serait ce que pour de simples choix. Parce que c’était plus intéressant de choisir ce à quoi on voulait jouer non ? Mais désormais il faut en faire, de "vrai choix", qui une fois fait, bouleversent en bien ou en mal. Mais la crainte que ce soit en mal domine alors on se dit, c'est dure de devoir choisir comme les grands, c'est dure d’être adulte. La vie est dure , mais c'est aussi un choix, et on l'assume comme des grands, parce qu'on est adulte. Merci MAY-SY pour ce texte de plus, qui parle, qui me parle et j'en suis sûre pas qu'à moi mais à toutes ces personnes qui l'auront lu <3
RépondreSupprimer