La vie en moi

S'il fallait décrire l'expérience de la grossesse, je ne commencerai sûrement pas par la magie de la chose, l'expérience magnifique que c'est, ni le fait que ça change une vie.

La grossesse est dure. Première chose à savoir. Et encore, mes proches vous diront que je l'ai eu eplutôt facile. Un trimestre vécu dans le déni sans nausées ou vomissements... Un autre à me balader allègrement sur le gram ou dans la "vraie" vie avec mon super glow et mon ventre qui ne se voyait pas. Un dernier passé à profiter une dernière fois des plaisirs de la vie de non-maman... mais je réitère, c'est dur! Dur d'être fatiguée tout le temps, de voir son corps changer sans pouvoir y faire quoique ce soit. Dur de ne pas pouvoir se déplacer à son gré. Dur de devoir laisser les autres s'occuper de nous. Cependant, j'avoue que c'est aussi magique, magique de voir à quel point notre corps peut s'étirer pour faire de la place à la vie. Magique de sentir cette petite chose qu'on a "fabriquée", bouger, cogner. Magique de sentir qu'on est aimés par des proches qui vous soutiennent, vous tiennent la main.

Je voulais être maman quatre fois. J'ai revu mes ambitions après cette première expérience mais je resignerai sûrement encore une fois. Je suis reconnaissante d'avoir pu porter la vie. Je suis fière d'être la maman d'un petit bébé dont je suis responsable, à qui je devrais apprendre la vie. Donner la vie, Apprendre la vie. Je l'ai sentie grandir, s'installer, prendre de plus en plus de place. Je lui ai parlé souvent au point de passer pour une folle. J'ai prié le ciel de me donner les moyens de faire en sorte qu'elle ne manque de rien. La vie en moi m'a fait réaliser que j'avais plus de force que je ne pensais. J'ai toujours dit que je n'aurais un enfant que quand je saurais m'occuper de moi-même. La vie m'a vu douter de moi et m'a donné une responsabilité que je ne pouvais pas refuser, dont je ne pouvais pas me détourner.

J'ai senti la vie en moi et si je ne devais garder qu'un souvenir de ma vie, ce serait celui-là.