16 mars 2015

Ça ne coûte rien



On me dit souvent que j'ai des goûts de bourgeoise ou que je me comporte comme tel. Ça me fait toujours doucement sourire. Je me demande toujours ce que "les gens" appellent la bourgeoisie. Il suffit que tu préfères boire du vin à leurs éternels whiskies ou vodkas pour qu'on te pointe du doigt. J'aime les bonnes choses et je ne m'en cache pas. Avec le temps, j'aspire à être de ces personnes tellement cultivées qu'elles connaissent aussi bien la cuisson du kouakoukou que celle d'un magret de canard. Je veux parler d'art avec justesse, connaître le vin. Chacun choisit de viser selon ce qui lui plait, ce qu'il admire.

J'entends chaque jour dire "quand j'aurais l'argent, je...". J'ai été comme ça, je le suis encore parfois mais ça me désole. Je ne m'habille pas spécialement parce qu'il n'y a pas de raisons. Je ne remercierai jamais assez mes sœurs et mon ami J. de me tirer les oreilles régulièrement. On attire que ce qu'on reflète. Oui, l'argent est le nerf de la guerre et je ne le sais que trop bien et même si il y a tellement de choses qu'on ne peut pas faire sans, on doit vivre.


"oh! Les goûts de luxe", "les choses des blancs", "la bourgeoisie"... Je le lis/l'entends tellement souvent que ça me fait mal au cœur. Le nombre de musées, d'expos qui ont des tarifs préférentiels pour les jeunes. Le nombre d'œuvres d'arts, de l'architecture qui ne demandent qu'à être regardées/admirées sans verser un sou. Le sourire que ça apporte de découvrir une nouvelle chose, une nouvelle cuisine dans un restau qui a les prix d'un kebab.

Je voulais voyager et découvrir le monde. Mes sacs n'attendent que ça mais je ne peux pas pour le moment. J'ai réappris à lire. J'ai découvert de vieilles librairies. Les livres, ça reste. Ce n'est jamais un centime de perdu. J'ai appris à faire voyager mon esprit, je réapprend à rêver autrement.

Avec la démocratisation de la photo instantanée de tout, on envie. On oublie d'essayer parfois. On oublie qu'il ne faut pas attendre de pouvoir se payer du balmain pour reproduire la tenue de Riri. On oublie qu'à défaut de pouvoir aller goûter la merveilleuse gastronomie française au Fouquet, on peut tenter de faire ces plats soi-même. On oublie qu'à force d'attendre, de pouvoir se payer des œuvres d'art pour s'y intéresser, on ne saura jamais vraiment qui est Monet ou Lichstentein.

La passion, la culture, l'envie de s'élever ne s'achète pas. Ça ne coûte rien et ça sert toute une vie.

9 commentaires :

  1. Tout simplement bravo

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  2. Limpide. Je plussoie. ça ne coûte vraiment rien et c'est un investissement à long terme.

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  3. "ça ne coute rien et ça sert toute une vie" tu as tout dit !

    Et pour les livres je dirais que c'est le retour à la simplicité. Je me suis remis à la lecture aussi :)

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  4. c'est tellement vrai on oublie les choses simples de la vie comme la lecture.
    Concernant la bourgeoisie ça m'énerve parceque les gens ne comprennent pas qu'on peut se faire plaisir de différentes façon qu'on veut juste découvrir d'autres horizons

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  5. +whatsmeans +ZOE +Elodie Venez, on crée un club de lectures ;)

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  6. Bonne idée.☺ Expliquez nous comment ça marche madame. Moi je lis beaucoup en anglais donc.. je préviens déjà ��

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  7. Intéressant je serais ravie :-)
    Zoé ça va nous enrichir

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  8. Très bel article Maysi. La lecture c'est la vie. C'est l'une des rares choses qui puissent te faire voyager et découvrir de nouvelles choses tout en restant dans une pièce.

    Et pour tes goûts qualifiés de "bourgeois", dis toi que ces personnes là ne peuvent tout simplement pas s'offrir ça (ou pensent ne pas pouvoir se l'offrir). Pour ma part j'adore le champagne et je me prends les mêmes reflexions. Mais en fait... Who cares? Nous au moins, on assume nos goûts. ;)

    Merci pour l'article

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