Je vous disais il y a quelques semaines que je comptais me mettre au sport. Jusqu'ici, je m'y tiens. Je vais courir tous les deux jours sur les quais. 30-45mn de footing (ou plutôt 10mn de course et le reste en marchant) au grand air avec le sentiment à la fin d'avoir fait du bien à son corps. Le problème, ce sont les gens. Tous ces gens super sportifs qui s'entre-regardent et par conséquent me regardent pendant que je fais les plus gros efforts physiques de ma vie depuis le sport du bac. Donc voilà, je voudrais privatiser les quais l'espace d'une heure pour courir en paix.
Ce n'est pas que je n'aime pas les gens, enfin pas trop. C'est juste que leurs regards me gênent. je me sens comme une grosse prise en flagrant délit d'entorse à son régime au McDo. Je ne suis pas grosse. Je suis même plutôt maigrichonne. Anti-sportive de mon état, j'ai quand-même les tablettes qui se dessinent (parfois, quand tu clignes des yeux, qu'il fait noir et que je n'ai pas mangé). Je suis un peu une privilégiée au royaume des prises de poids. J'ai très souvent entendu "tu ne fais pas de sport? Tu as le corps pour pourtant." Pourtant je suis la nonchalance même, une invertébrée, une limace qui traîne son corps comme un fardeau.
Tous les deux jours, j'enfile mon short/collant, mets un t-shirt/sweat au hasard et porte mes jolies sneakers. Je ne me brosse pas les cheveux en général. Oui, à 20h, où est l'intérêt de se refaire une beauté? Je sors vaillamment de chez moi. J'aimerais bien courir dans ma rue mais il y a mes voisins, je ne veux pas qu'il me voit transpirer et m'essouffler après 5mn. Je marche jusqu'aux quais et là, je me mets à courir. On m'a toujours dit que j'avais une façon bizarre de courir. Du coup, je me concentre, j'essaie de ne pas avoir l'air trop con. Je fais mon max jusqu'à ce que j'oublie de réfléchir (le problème de ma vie, je ne fais que ça réfléchir). Je suis heureuse, les cheveux au vent, je me chante des trucs sympas pour me motiver. C'est là que passe une grand-mère ou un grand coureur en total équipement qui m'applaudit et me sort des "allez! allez! continue, ça va aller!"
Sur le coup, je me raidis; Pourquoi c'est à moi qu'ils le disent et pas au reste des sportifs sur les quais? C'est sûr, j'ai l'air ridicule. Je devais être entrain de me traîner comme une limace comme d'habitude et ils l'ont remarqué. Je fais quoi? Je cours plus vite au risque de m'arracher un poumon pour prouver que je ne suis pas une limace? J'arrête tout et je m'assieds le temps qu'il s'en aille? Non, je dois paraître naturelle. Je fais mon plus grand sourire et je continue sur ma lancée.
Je suis un peu découragée. J'aimerais bien me fondre dans la masse de sportifs aux dos droits et aux pas assurés. Je ne suis pas complètement essoufflée, je ne sens pas que j'ai fourni mon maximum d'efforts mais je n'ai plus envie. Je veux juste rentrer chez moi manger mes chips et boire mon soda. Et puis,j'en ai marre de vos belles gueules, de vos jolies tenues de sport.
Le sport qui était sensé m'apprendre à vider mon esprit et à me détendre ne fait que réveiller mon asociabilité. Je voudrais privatiser les quais pas longtemps, juste le temps de donner le meilleur de moi-même sans que personne ne me regarde l'air de se dire "la pauvre, elle souffre tant".
"10mn de course et le reste en marchant" : c'est tellement ma vie , du moins pendant ma semaine annuelle de sport. Semaine parce que je suis la plus grande sportive au monde en pensée ! Pourtant j'en ai vraiment besoin ! Bref...
RépondreSupprimerToi au moins tu es passée à l'action, alors si tu as un "objectif" précis, focalise-toi sur ça. Et normalement si t'as des écouteurs, les gens ne te diront rien.
Moi quand je m'y mets, je privatise les bords de Loire dans ma tête... Peut-être que les gens me voient mourir petit à petit à chaque mètre parcouru, mais moi je ne les vois pas, et c'est ça qui compte :) .
Goodluck May-Si !
J'ai trouvé ma solution. Embarquer ma petite soeur pour me motiver et pour ne pas laisser l''occasion aux gens de me parler.
RépondreSupprimervas-y. Motive-toi. Le plus dur, ce n'est pas de commencer mais d'en faire un mode de vie. J'ai abandonné 6 fois depuis janvier.